Sciences et génie des matériaux - 30 sep 15
Laurent Corté, chercheur au Centre des Matériaux de MINES ParisTech, présente un des projets phares de l'axe de recherche en biomatériaux du centre et consacré à la reconstruction ligamentaire. La rupture d'un ligament et particulièrement des ligaments croisés du genou est une blessure fréquente touchant chaque année en Europe près d'une personne sur mille. L'intervention préférée aujourd'hui est un remplacement par une autogreffe utilisant un prélèvement tendineux. Bien qu'efficace, cette reconstruction présente de nombreux inconvénients dont le besoin d'une opération de prélèvement, la morbidité du site donneur et une longue et douloureuse durée de convalescence. Le projet LIGAGEL vise le développement d'un nouveau type de ligaments artificiels exploitant les propriétés prometteuses d'un matériau hydrogel synthétique mis au point en collaboration avec Georgia Institute of Technology (USA). Les formulations précédentes de ce matériau ont démontré d'excellentes propriétés de biocompatibilité et l'absence de réactions inflammatoires pour le remplacement du cartilage. Par une étude approfondie des procédés de mise en forme et l'utilisation de fibres d'hydrogel, les performances mécaniques de ce matériau ont été fortement modifiées afin d'approcher celles de la structure fibreuse de collagène constituant un ligament natif. A partir de ces modifications associées à des essais mécaniques et simulations numériques, les premiers prototypes d'implants ont été conçus, capables de reproduire le comportement complexe d'un ligament natif tout en satisfaisant les exigences dimensionnelles requises pour le remplacement. L'alternative offerte avec ces implants constituerait une avancée significative pour la reconstruction ligamentaire, apportant des avantages aux patients et aux chirurgiens.